Une autonomie suffisante est reconnue et pourtant l’investissement du logement peut être aléatoire. Qu’est-ce que le « chez soi » renvoie de son occupant ? L’appropriation du lieu, ce lieu, espace de protection privatif et délimité ne permet pas toujours à la personne accompagnée de s’y sentir en sécurité. Que se passe-t-il une fois « chez soi » ?
Nous notons souvent la capacité technique acquise des personnes sur l’entretien des locaux. Ces capacités peuvent être amoindries lorsqu’il s’agit du logement. Comment dépasser les formes de « logiques domestiques » pour aider les personnes accompagnées à se fabriquer un « chez soi » chaleureux et convivial ; lieu pour se ressourcer et recevoir ? La réconciliation de l’individu avec son espace psychique devient sujet de questionnements.
Au-delà des situations individuelles, d’autres questions portent sur l’alliance versus mésalliance des professionnels dans l’accompagnement des personnes à s’approprier leur espace de vie : trop d’autonomie ou trop d’intrusion ? Quelles seraient les conditions d’un accompagnement réussi ? Que devient le « chez soi » intime, privé et privatif en présence de professionnels ?
L’absence de dynamique individuelle, pourrait interroger la dynamique institutionnelle et le rôle de l’institution de permettre aux personnes accompagnées, hébergées ou logées, d’habiter véritablement un espace de vie qui leur est dédié, tel qu’énoncé dans l’article 7 de la loi du 02 janvier 2002 précisant les principes d’une institution sensée apportée protection aux personnes accompagnées dans le « respect de la dignité, de l’intégrité, de la vie privée, de l’intimité et de la sécurité ».
Quelle dynamique créer pour que l’occupation d’un lieu devienne une appropriation de lieu porteur de sens. Comment aider les personnes accompagnées à devenir « habitant acteur plutôt que résident accueilli », tel que rédigé dans le rapport « Demain, je pourrai choisir d’habiter avec vous ! » de Denis Piveteau et Jacques Wolfrom ?