Basé sur une expérimentation menée par l’ARS Ile-de-France, l’objectif d’Handigynéco est d’améliorer l’accès :
- à la prévention,
- à l’information sur la vie affective et sexuelle et les violences faites aux femmes,
- aux soins gynécologiques.
Handigynéco Normandie
Dans une démarche «d’aller-vers», l’ARS de Normandie et le RSVA déploient, depuis 2022, le dispositif Handigynéco, un parcours de soins gynécologiques dédié aux femmes en situation de handicap accompagnées dans des établissements médico-sociaux (EMS), en particulier les foyers d'accueil médicalisé et les maisons d'accueil spécialisé.
Un déploiement en Normandie
En juillet 2021, le Comité Interministériel du Handicap (CIH) a exprimé l’ambition de poursuite de la démarche Handigynéco. Inscrit dans la stratégie nationale santé sexuelle 2021-2024, son déploiement a été retenu par l’instance lors des échanges du 3 février 2022.
Au niveau national, celui-ci a aussi été confirmé dans le plan ministériel du 8 mars 2023 et à la Conférence Nationale du Handicap du 26 avril 2023.
Pour la Normandie, initialement prévue pour 2023, les actions « Handigynéco » ont commencé dès 2022 par la formation des sages-femmes et les premières consultations dans les établissements.
La Bretagne et l’Ile de France poursuivent, elles aussi, le développement du projet dans les semaines à venir.
Les objectifs d'Handigynéco en Normandie
La mission d’Handigynéco est de faciliter l’accès à la santé gynécologique des femmes en situation de handicap accompagnées dans les Mas et les Fam de Normandie.
Ce dispositif prévoit la mise en place de :
- 1 consultation gynécologique par an et par femme en situation de handicap accueillie en EMS,
- 1 atelier par groupe de 10 personnes concernées, de sensibilisation auprès des usagers, femmes et hommes, sur la vie sexuelle, affective et les violences faites aux femmes, par an et par établissement,
- 2 ateliers de sensibilisation par an auprès des professionnels de l’établissement receveur, sur la vie sexuelle, affective et les violences faites aux femmes.
Sur une période de 4 ans, les objectifs du dispositif sont de :
- former 32 sages-femmes libérales,
- intégrer 25 EMS par an à la dynamique,
- déployer une sage-femme libérale pour 3 EMS sur un territoire géographique de proximité,
- pratiquer 951 consultations gynécologiques,
- animer des ateliers de sensibilisation.
Les étapes de mise en oeuvre
Les sages-femmes libérales et les EMS ciblés, volontaires, sont identifiés grâce à un questionnaire dédié.
Une cartographie a été élaborée.
La chargée de mission Handigynéco prend contact avec chacun des participants sage-femme et EMS, pour faciliter la mise en contact et organiser l’arrivée des sages-femmes au sein des établissements.
Un référent « Handigynéco » est identifié au sein de chaque établissement afin de faciliter les échanges et regrouper les demandes.
La formation des sages-femmes libérales recrutées a été et sera organisée préalablement à leurs interventions au sein des établissements.
Les consultations gynécologiques et les ateliers de sensibilisation sont ensuite programmés et réalisés. Une rémunération spécifique des professionnels de santé est prévue au projet.
Les sages-femmes libérales mobilisées
Le programme repose sur l’intervention de sages-femmes libérales, volontaires, formées au handicap et à la pratique du counseling.
Lors d’une réunion organisée par l’ARS de Normandie en février 2022, les conseils de l’Ordre départementaux et l’URPS sages-femmes ont ainsi fait part de leur volonté de s’engager dans ce dispositif.
Les sages-femmes libérales et les EMS seront interrogés sur leur souhait de rejoindre le dispositif. Une trentaine de sages-femmes participera au dispositif, après avoir bénéficié d’une formation spécifique de 3 jours intitulée « Pratique de la consultation gynécologique et animation d’ateliers sur la vie affective, sexuelle auprès de femmes en situation de handicap ».
Et après ?
Le dispositif Handigynéco en Normandie fait l’objet, depuis ses début, de réajustements grâce à l’évaluation de sa mise en oeuvre et des résultats obtenus, dans une démarche qualité et d’amélioration continue, grâce aux échanges et au comité opérationnel de suivi du dispositif.
La mobilisation du réseau de ville pour l’accès à la santé gynécologique des patientes en situation de handicap à domicile ou accompagnées dans d’autres établissements pourrait être envisagée afin de répondre aux besoins.
Le secteur hospitalier pourra également être sollicité et développer l’accès à des formations sur le sujet.